Être un déplacé climatique au Canada, « jamais je n’aurai cru que cela m’arriverait »
Comme près de 20 000 résidents de Yellowknife qui ont dû évacuer la capitale des Territoires du Nord-Ouest en raison des feux de forêt, William Gagnon attend de pouvoir rentrer chez lui.
Ce chercheur en ingénierie et climat à l’Université McGill qui travaille aussi pour Médecins sans frontières n’aurait jamais cru qu’il serait un jour un déplacé climatique.
Parti la veille du lancement de l’ordre d’évacuation de la ville donné le 16 août, il réside depuis chez des amis en Colombie-Britannique. Il n’en revient toujours pas.
« Je lis sur les changements climatiques tous les jours et je n’ai pas vu ça venir. Pour moi, ça fait juste accélérer un processus : celui de limiter le plus possible nos émissions de GES, à la source du dérèglement du climat », ajoute-t-il.
Une réflexion sur le statut de réfugié climatique
Si le statut de réfugié est encadré et défini depuis longtemps à l’échelle internationale, celui de « réfugié climatique » n’est pas reconnu par la Convention de Genève de 1951.
Il reste que le concept existe « et les gouvernements vont certainement devoir de plus en plus se pencher » dessus, estime Merlin Voghel, avocat au Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE).
Cela inclut les gouvernements canadiens. Le concept de « réfugiés climatiques interprovinciaux, […] va s’imposer à nos esprits et […] s’imposer aussi au niveau politique, parce que tout cela entraîne des coûts énormes pour les gens qui se déplacent. Nos gouvernements vont devoir aborder cette réalité-là. »
En 2021, un tribunal en France a décidé d’accorder le statut de réfugié à un citoyen originaire du Bangladesh pour des motifs liés au climat.
La même année, la Banque mondiale a estimé que d’ici 2050, le changement climatique risquait de contraindre plus de 200 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays.
Une personne dite « réfugiée » est une personne qui se trouve hors de son pays d’origine en raison d’une crainte de persécution, de conflit, de violence ou d’autres circonstances qui ont gravement bouleversé l’ordre public. De ce fait, elle a besoin d’une « protection internationale ». Sa situation, souvent périlleuse et intolérable, la contraint à franchir les frontières nationales en quête de sécurité dans les pays voisins.
(Source : Nations unies)
Avec des informations d’Amélia MachHour et de l’émission Phare Ouest
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